Nouveau changement d'ambiance, pour notre dernière étape en Afrique du Sud.
Nous sommes toujours dans les montagnes du Drakensberg, mais les paysages sont plus arides. Ce n'est pas sans rappeler les parcs américains : des plateaux avec d'immenses monts rocheux comme posés au milieu. Et puis, bien sûr, des canyons.
La principale différence, c'est probablement la température, assez fraîche ; sensation amplifiée par un vent glacial.
Changement d'ambiance. Après la savanne, puis les côtes sécurisées, nous voici sur les pentes du Drakensberg.
Le lieu est enchanteur, et devient une véritable splendeur au lever du soleil.
A condition d'accepter de se lever un peu tôt (vers 5h00), on assiste à un spectacle unique. Les parois de la montagne s'illuminent crescendo, pour finir orange feu.
De Durban, nous n'aurons vu que l'océan. L'eau est paraît-il plus chaude à cette saison, car les courants ramènent la chaleur du Mozambique.
Un couvre-feu semble particulièrement bien observé dès la tombée de la nuit, c'est-à-dire avant 18h00 à cette saison.
Cette impression de ville assiégée est aggravée par des coupures de courant systématiques en début de soirée.
Si l'on ajoute à ça, les hauts murs électrifiés, les gardes privés qui patrouillent dès la nuit tombée, et l'architecture version bunker de beaucoup de villas, le décor est complet.
Dernier jour d'observation des animaux dans la Réserve d'Hluhluwe-Umfolozi.
Nous procédons comme d'habitude, en voiture par nos propres moyens. Les deux premières heures sont décevantes : pas ou peu d'animaux.
Ce qui me fait dire : "Vous avez mis des animaux dans votre parc à animaux ?"
Et puis, en s'éloignant de la route principale, nous rencontrons un premier rhinocéros. Il est à quelques mètres. Il nous paraît immense, et dégage une puissance incroyable. A vrai dire, il est plutôt menaçant. Il est donc temps de partir. Nous ferons plusieurs rencontres du même type, dont une mère avec son petit. Nous savons qu'il faut rester sur nos gardes, et elle aussi...
Sinon, nous avons également croisé d'autres animaux, comme des crocodiles et des buffles.
Un bref passage par le Swaziland, nous donne un aperçu de ce que doit être le reste de l'Afrique : traditionnelle, très pauvre, avec des habitants, tout sourires, mais surpris de voir des hommes blancs. Ce petit pays mérite, sans aucun doute, beaucoup mieux qu'une étape technique.
La réserve Ithala, en pays Zulu, est surtout remarquable par son site exceptionnel au milieu des montagnes. Toujours pas de lion, mais, cette fois c'est normal, le parc n'en possède pas. Par contre, des girafes, des gnous, et surtout des léopards et des rhinocéros.
Du côté des animaux, notre liste se complète. Mais, nous quitterons le parc sans avoir aperçu de lions. Nous avons parcouru ce vaste territoire du nord au sud, en observant pratiquement tous les autres animaux de la liste. Donc, pour nous, ce sera les big 4...
Du côté des humains, c'est très sympathique, mais plutôt décontracte. Je commande un café, et voici le dialogue :
La serveuse : "Quel type de café. Un expresso ?"
Moi : "Oui, un expresso"
La serveuse : "Nous n'avons pas d'expresso !!!", avec un air étonné.
Du côté logistique, il faut réintégrer les camps avant 18h00, après quoi, ils ferment les portes de "Jurassic Park". En conséquence, l'organisation des visites dans le parc doit être chronométrée. Le premier soir, nous étions un peu juste, et le pire scénario se profile: un éléphant mâle nous barre la route. Le matin, dans un cas de figure similaire, nous avions préféré rebrousser chemin. Ils peuvent projeter une voiture à plusieurs mètres. Mais là, pas d'échappatoire, il faut passer malgré ce monstre de plusieurs tonnes. Finalement, celui-ci n'est pas irascible, et nous rejoignons le camp à temps. OUF !!!
Je me suis longtemps demandé pourquoi les parcs s'appellent "Game reserves".
En fait, tout cela est un jeu : voir (et si possible photographier) les "Big five". Les autres animaux, de second choix, nécessitent, néanmoins, un inventaire précis, de façon à se comparer aux autres "joueurs".
De notre côté, aujourd'hui, la pêche fût plutôt bonne, mais le lion a refusé obstinément de se montrer. Il faudra se montrer patients pour apercevoir le maître des lieux.
Je résumerais cette journée en un mot : magnifique !!! Il ne manquait qu'un ciel dégagé.
Comme des photos valent mieux qu'un long discours, et que je dois aller manger...
Les sud-africains sont charmants, et ce quelque soit la couleur. Mais, j'ai tout de même une interrogation.
Nous roulons d'un lieu fortement sécurisé à un autre : grillages, barbelés, clôtures électriques et gardiens.
J'ai plusieurs hypothèses, et je vais tenter de trouver la réponse pendant le voyage.
Ces dispositifs servent à protéger :
-1 les hommes des autres hommes,
-2 les hommes des animaux,
-3 les animaux des animaux,
-4 les animaux des hommes.
Hier soir, nous avons eu deux versions : 1 et 2.
Ce soir, je penche pour au moins trois : 1, 2 et 4.
Je poursuis l'enquête.
